Elaboré en 1997, le programme d’éducation
non formelle connaît en 2001 une inflexion prenant appui sur les orientations
et les rythmes fixés par la Charte
de l’éducation et de la formation.
L’objectif de généralisation de
l’enseignement fondamental devient un objectif stratégique permettant d’agir en
amont sur les flux des non scolarisés et des déscolarisés.
Les nouvelles perspectives en matière
d’éducation non formelle se fondent sur les principes suivants (Ministère de l’Education
nationale, Education non formelle
: bilan et perspectives, Premier séminaire national sur l’éducation non
formelle, Février 2001) :
- Assurer l’éducation pour tous afin de
contribuer à l’éradication progressive de l’analphabétisme;
- Contribuer à la généralisation de
l’enseignement;
- Réinsérer les enfants bénéficiaires du
programme dans les structures du système formel d’enseignement, la formation
professionnelle ou les préparer à la vie active;
- Impliquer et mobiliser les organismes
gouvernementaux, les organisations non gouvernementales et la société civile en
général autour de l’objectif de l’éducation pour tous.
La population
cible est composée d’enfants dont l’âge varie entre 8 et 16
ans, qui n’ont jamais fréquenté l’école ou qui l’ont abandonné très tôt. Une
priorité est donnée aux enfants issus du milieu rural et périurbain, et
notamment aux filles, aux enfants en situation de travail (artisanat, petit
commerce, services, travail domestique, etc.), aux enfants en situation
difficile et précaire (enfants de la rue, enfants en conflit avec la loi,
etc.). Près d’un million et demi
d’enfants à l’âge de la scolarisation
sont non scolarisés ou déscolarisés, et plus de 250 000 élèves quittent
l’école prématurément chaque année, soit un enfant sur trois est en dehors de
l’école.
L’importance de
l’éducation non formelle : Il s’agit sans doute de l’un des plus grands défis que
doit relever le Maroc quant à la généralisation de l’école à tous les enfants
de moins de 15 ans et à l’amélioration par la même occasion de son classement
en matière de développement humain. Alors que le taux de scolarisation
s’améliore d’année en année, celui de l’abandon scolaire reste inquiétant :
plus de 300 000 enfants de moins de 15 ans quittent l’école chaque
année.
Il n’est donc pas étonnant que ce sujet bénéficie d’une attention
particulière des pouvoirs publics qui avaient lancé, en 1997, le programme
d’Education non formelle (ENF). Mais, treize ans plus tard, le bilan reste tellement modeste que l’on
doute de son efficacité. Toutefois,
l’effort accompli aura au moins permis à quelques 400 000 jeunes, dont
58% de filles, de bénéficier du programme ENF. Avant de dresser le dernier
bilan de ce programme pour l’année 2009-2010, que la direction de l’éducation
non formelle (DENF) vient de finaliser et qu’elle s’apprête à rendre public, il
convient de donner une idée sur ce qu’est l’ENF et sur les enfants déscolarisés
ou n’ayant jamais fréquenté l’école.
L’UNESCO définit l’ENF comme «toute activité éducative
organisée et durable qui ne correspond pas exactement à la définition de
l’enseignement formel. L’enseignement non formel peut être donc dispensé, à
l’intérieur comme à l’extérieur d’établissements éducatifs, à des personnes de
tout âge». Côté chiffres, ce sont de 300 000 à 400 000 élèves qui quittent
l’école chaque année. Un phénomène qui affecte les campagnes (80%) plus que les
villes, et les filles (58,4%) plus que les garçons. Estimée à 6% des effectifs,
cette déperdition scolaire annihile tous les efforts entrepris par le Maroc en
matière de généralisation de la scolarité au niveau de l’école primaire : 93%
des enfants entre 6 et 11 ans sont en effet scolarisés.
Que fait l’Etat pour le million d’enfants de
moins de 15 ans non scolarisés ou déscolarisés pour leur faire reprendre le
chemin de l’école et lutter ainsi contre l’analphabétisme ? C’est le volet Education non
formelle (ENF) qui répond à cette question.
Le bilan de l’année 2009-2010 de l’ENF parle en effet de 38 197
enfants (sur le million de déscolarisés et de non-scolarisés) ayant bénéficié
de ce programme, dont 19 038 filles et 19 159 garçons, 41% dans les villes et
59% dans les zones rurales.
Le bilan note ainsi un accroissement de 15% par rapport à 2008-2009.
Rappelons que le programme d’ENF est centré sur deux axes : primo, un travail
préventif pour essayer d’apporter de l’aide aux élèves en difficulté scolaire
ou ayant des problèmes sociaux afin de les sauver du redoublement et de
l’abandon. Secundo, un travail curatif destiné aux élèves ayant abandonné
l’école et qui trouvent une seconde chance dans le cadre de l’école informelle.
Ces programmes de formation se réalisent dans des centres, plus ou moins
correctement aménagés, soit dans les écoles publiques, soit dans des espaces
propres aux associations ou dépendant d’autres partenaires (maisons de jeunes,
centres communaux, …)
La philosophie de l'ENF consiste à corriger les travers d'une éducation
formelle en désastre. Tout d’abord, en essayant d'arrêter le flux qui alimente
le contingent des analphabètes, en identifiant les enfants qui risquent
d'interrompre leur scolarité. Il s'agira alors d'un travail préventif touchant
ceux qui ont des difficultés scolaires.
Ensuite, il s'agira d'offrir aux enfants non scolarisés ou ayant
quitté précocement l'école, dans le cadre d'un travail curatif, une deuxième chance dans le cadre de
l'éducation non formelle, en vue de leur réinsertion scolaire ou de leur
insertion professionnelle ou sociale. Objectif : travailler sur les causes qui
font fuir les enfants de l'école pour les éloigner des comportements à risque
(vagabondage, délinquance, exploitation dans le travail…) et essayer d'en retenir le plus
grand nombre.
Le ministère de l'éducation nationale essaye, par le biais de l'ENF, de
repêcher et de
réintégrer dans l'éducation formelle ceux qui peuvent l'être parmi les enfants
qui ont abandonné leur scolarité.
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