Ce blog est né avec l’intention d’être un espace dans lequel les entités sociales et les professionnels de l’insertion professionnelle puissent partager leurs expériences, accéder à des ressources utiles pour l’exercice de leur activités et établir un dialogue qui permet la conception conjointe de solutions visant à réduire l’injustice sociale par l’accès à un emploi digne par les personnes en situation d’exclusion sociale. Il est dynamisé par le réseau d’entités sociales du Programme Incorporer de « la Caixa » (www.incorpora.org).


Si vous désirez participer par la publication de votre expérience ou exposer une problématique, vous pouvez nous contacter par mail à l’adresse électronique suivante : incorporer@gmail.com .

jeudi 5 juillet 2012

L’importance de l’éducation non formelle (Auteur: UNFM, Tanger)





Elaboré en 1997, le programme d’éducation non formelle connaît en 2001 une inflexion prenant appui sur les orientations et les rythmes fixés par  la Charte de l’éducation et de la formation.
L’objectif de généralisation de l’enseignement fondamental devient un objectif stratégique permettant d’agir en amont sur les flux des non scolarisés et des déscolarisés.
Les nouvelles perspectives en matière d’éducation non formelle se fondent sur les principes suivants (Ministère de l’Education nationale,  Education non formelle : bilan et perspectives, Premier séminaire national sur l’éducation non formelle, Février 2001) :
- Assurer l’éducation pour tous afin de contribuer à l’éradication progressive de l’analphabétisme;
- Contribuer à la généralisation de l’enseignement;
- Réinsérer les enfants bénéficiaires du programme dans les structures du système formel d’enseignement, la formation professionnelle ou les préparer à la vie active;
- Impliquer et mobiliser les organismes gouvernementaux, les organisations non gouvernementales et la société civile en général autour de l’objectif de l’éducation pour tous.
La population cible est composée d’enfants dont l’âge varie entre 8 et 16 ans, qui n’ont jamais fréquenté l’école ou qui l’ont abandonné très tôt. Une priorité est donnée aux enfants issus du milieu rural et périurbain, et notamment aux filles, aux enfants en situation de travail (artisanat, petit commerce, services, travail domestique, etc.), aux enfants en situation difficile et précaire (enfants de la rue, enfants en conflit avec la loi, etc.). Près d’un million  et demi d’enfants à l’âge de la scolarisation  sont non scolarisés ou déscolarisés, et plus de 250 000 élèves quittent l’école prématurément chaque année, soit un enfant sur trois est en dehors de l’école.
L’importance de l’éducation non formelle : Il s’agit sans doute de l’un des plus grands défis que doit relever le Maroc quant à la généralisation de l’école à tous les enfants de moins de 15 ans et à l’amélioration par la même occasion de son classement en matière de développement humain. Alors que le taux de scolarisation s’améliore d’année en année, celui de l’abandon scolaire reste inquiétant : plus de 300 000 enfants de moins de 15 ans  quittent l’école chaque année. Il n’est donc pas étonnant que ce sujet bénéficie d’une attention particulière des pouvoirs publics qui avaient lancé, en 1997, le programme d’Education non formelle (ENF). Mais, treize ans plus tard, le bilan reste tellement modeste que l’on doute de son efficacité. Toutefois,  l’effort accompli aura au moins permis à quelques 400 000 jeunes, dont 58% de filles, de bénéficier du programme ENF. Avant de dresser le dernier bilan de ce programme pour l’année 2009-2010, que la direction de l’éducation non formelle (DENF) vient de finaliser et qu’elle s’apprête à rendre public, il convient de donner une idée sur ce qu’est l’ENF et sur les enfants déscolarisés ou n’ayant jamais fréquenté l’école. L’UNESCO définit l’ENF comme «toute activité éducative organisée et durable qui ne correspond pas exactement à la définition de l’enseignement formel. L’enseignement non formel peut être donc dispensé, à l’intérieur comme à l’extérieur d’établissements éducatifs, à des personnes de tout âge». Côté chiffres, ce sont de 300 000 à 400 000 élèves qui quittent l’école chaque année. Un phénomène qui affecte les campagnes (80%) plus que les villes, et les filles (58,4%) plus que les garçons. Estimée à 6% des effectifs, cette déperdition scolaire annihile tous les efforts entrepris par le Maroc en matière de généralisation de la scolarité au niveau de l’école primaire : 93% des enfants entre 6 et 11 ans sont en effet scolarisés. 
Que fait l’Etat pour le million d’enfants de moins de 15 ans non scolarisés ou déscolarisés pour leur faire reprendre le chemin de l’école et lutter ainsi contre l’analphabétisme ? C’est le volet Education non formelle (ENF) qui répond à cette question.
 Le bilan de l’année 2009-2010 de l’ENF parle en effet de 38 197 enfants (sur le million de déscolarisés et de non-scolarisés) ayant bénéficié de ce programme, dont 19 038 filles et 19 159 garçons, 41% dans les villes et 59% dans les zones rurales. 
Le bilan note ainsi un accroissement de 15% par rapport à 2008-2009. Rappelons que le programme d’ENF est centré sur deux axes : primo, un travail préventif pour essayer d’apporter de l’aide aux élèves en difficulté scolaire ou ayant des problèmes sociaux afin de les sauver du redoublement et de l’abandon. Secundo, un travail curatif destiné aux élèves ayant abandonné l’école et qui trouvent une seconde chance dans le cadre de l’école informelle. Ces programmes de formation se réalisent dans des centres, plus ou moins correctement aménagés, soit dans les écoles publiques, soit dans des espaces propres aux associations ou dépendant d’autres partenaires (maisons de jeunes, centres communaux, …)
La philosophie de l'ENF consiste à corriger les travers d'une éducation formelle en désastre. Tout d’abord, en essayant d'arrêter le flux qui alimente le contingent des analphabètes, en identifiant les enfants qui risquent d'interrompre leur scolarité. Il s'agira alors d'un travail préventif touchant ceux qui ont des difficultés scolaires. Ensuite, il s'agira d'offrir aux enfants non scolarisés ou ayant quitté précocement l'école, dans le cadre d'un travail curatif, une deuxième chance dans le cadre de l'éducation non formelle, en vue de leur réinsertion scolaire ou de leur insertion professionnelle ou sociale. Objectif : travailler sur les causes qui font fuir les enfants de l'école pour les éloigner des comportements à risque (vagabondage, délinquance, exploitation dans le travail) et essayer d'en retenir le plus grand nombre.Le ministère de l'éducation nationale essaye, par le biais de l'ENF, de repêcher et de réintégrer dans l'éducation formelle ceux qui peuvent l'être parmi les enfants qui ont abandonné leur scolarité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire