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L’entité sociale ne doit pas abandonner son attitude de vigilance devant les abus que certaines entreprises peuvent commettre, mais elle peut reconsidérer ses agissements devant ces abus en renforçant une attitude de dialogue constructif. Il s’agit de « gérer un conflit » au lieu de créer une situation de confrontation. Ce n’est pas évident que l’entreprise se montre toujours réceptive, mais sans doute il est possible d’éviter des confrontations inutiles et de créer des canaux de dialogue avec elle.
La construction de cette relation de collaboration suppose un effort pour l’entreprise et pour l’entité sociale. L’intérêt de ce renforcement pour chacune des parties est le suivant :
Ainsi, il est évident que toutes les parties ont beaucoup à gagner et que l’effort en vaut la peine.
Comme acteurs actifs de la
société, les entreprises et les entités sociales ont interagi depuis le début
de leur existence. Cette relation a connu une évolution, qui peu à peu s’est
rétrécie.
L’activité économique des
entreprises a une répercussion dans son entourage. Cette répercussion est dotée
d’une amplitude positive (création de l’emploi, production des biens et
services,…) et d’une amplitude négative (impact négatif sur l’environnement,
prédominance de l’intérêt économique face à l’intérêt commun…).
Historiquement, quelques
entreprises ont eu l’intention d’échapper de leur responsabilité en ce qui
concerne les effets négatifs de leurs activités. Les entités sociales, quant à
elles, se sont concentrées précisément sur ces effets en ignorant les effets positifs.
Ainsi, les origines de la relation entre entreprise et entité sociale ont été marquées
par une relation de dénonciation, de confrontation et par l’absence d’un
dialogue authentique.
La société a mûri et les
individus ont commencé à exiger aux entreprises une attitude plus responsable.
Cette attitude a été exigée à travers la promulgation de lois protégeant les
intérêts communs et l'utilisation de la puissance du citoyen
consommateur.
A leur tour, les entreprises sont
devenues de plus en plus conscientes de l'impact positif et négatif de leurs
activités et le concept de la RSE commence à être présent, volontairement, dans
leurs décisions stratégiques et opérationnelles.
Selon le monde associatif, les
entreprises utilisent souvent la RSE comme un outil de marketing et de
blanchiment d'image. Toutefois il est parfaitement vrai que certaines
entreprises l'utilisent bien, et peu à peu le nombre des compagnies qui
formulent leurs objectifs en termes économiques et de contribution à une
société plus équilibrée augmente progressivement. Elles le font au delà de
leurs obligations légales, poussées par un désir sincère de contribuer à un
monde plus juste. Il s'agit d'un mouvement qui naît avec encore un long chemin
à parcourir. Tout au long de ce chemin, les entités sociales ont l’opportunité
de contribuer à leur consolidation à travers le soutien des entreprises
pionnières. Pour se faire, elles doivent s'efforcer à surmonter les préjugés et
l’hostilité qui ont marqué le début de la relation entreprise-entité
sociale:
- Travailler dans la
transparence, la cohérence, la gestion efficace des ressources et communiquer
autour de l’association et de ses activités de façon à ce que les entreprises
puissent surmonter le préjugé ou le manque d’intérêt provoqués par les entités
sociales. Il faut tenir compte que le langage de l’entreprise et de l’entité
sociale sont différents et que pour que le message arrive à l’entreprise, il
est important d’adapter le langage au jargon entrepreneurial.
- Développer l’empathie avec
l’entreprise. Même si l’entreprise a fixé des objectifs sociaux, il est vrai
que les objectifs économiques restent présents et ne peuvent pas être négligés.
Il s’agit donc de comprendre les besoins réels de l’entreprise en l’aidant à
atteindre sa rentabilité économique et sociale simultanément. Nous n’exigeons
pas l’impossible à l’entreprise ; nous cherchons plutôt à construire
avec elle une solution
alternative.
L’entité sociale ne doit pas abandonner son attitude de vigilance devant les abus que certaines entreprises peuvent commettre, mais elle peut reconsidérer ses agissements devant ces abus en renforçant une attitude de dialogue constructif. Il s’agit de « gérer un conflit » au lieu de créer une situation de confrontation. Ce n’est pas évident que l’entreprise se montre toujours réceptive, mais sans doute il est possible d’éviter des confrontations inutiles et de créer des canaux de dialogue avec elle.
La construction de cette relation de collaboration suppose un effort pour l’entreprise et pour l’entité sociale. L’intérêt de ce renforcement pour chacune des parties est le suivant :
- L’intérêt de l’entreprise
réside dans le fait de pouvoir compter avec un partenaire pour la construction
des valeurs sociales, entrer en contact avec une entité ayant des valeurs
différentes aux entrepreneuriales qui généreront diversité dans la compagnie et
amélioreront son image devant la société.
- L’entité sociale comptera sur
un partenaire pour la lutte contre l’inégalité sociale. Elle sera obligée de
renforcer sa transparence envers son partenaire qui lui permettra de développer
des nouvelles capacités de gestion et de direction, accéder à des nouveaux
ressources économiques et humains, avoir plus de visibilité et crédibilité et
profiter des nouveaux canaux de diffusion de son message.
- L’intérêt de la société en
général et des populations défavorisées en particulier, est que cette
collaboration contribuera plus efficacement au bien-être commun et à la
réduction du déséquilibre social.
Ainsi, il est évident que toutes les parties ont beaucoup à gagner et que l’effort en vaut la peine.
Article rédigé par Casal dels Infants et publié dans le bulletin Jissr
Alwasl en octobre 2011.
Jissr Alwasl: Bulletin associatif Tangérois d’information, d’échange et de
dialogue.
Lien
permanent: www.jissralwasl.ma
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