Est-il un vrai
obstacle pour l'insertion professionnelle?
La performance des entreprises ne se réduit plus à une addition de chiffres
d'affaires, de clients ou de parts de marché. Les sentiments individuels, à la
frontière de la vie intime, deviennent aujourd'hui un baromètre de leur
vitalité. Ainsi, la présence de psychologues du travail dans les métiers du
recrutement, de la formation et dans l'insertion professionnelle ne surprend
plus personne.
Avant toute chose, pour y voir
plus clair sur le sujet des handicaps psychologiques et l’insertion
professionnelle, il est prioritaire de s’interroger sur la place du travail
dans la vie et les raisons pour lesquelles une personne souhaite
travailler :
l’emploi est-il simplement perçu comme une source de revenu ?
Participe-t-il à la reconnaissance et à l’identité de la personne ?
Comment s’articule-t-il avec la sphère privée ?
La perception du travail est loin d’être subsidiaire, car les aléas de la
vie professionnelle retentiront différemment selon la place qui lui est
accordée : la perte d’un emploi, par exemple, n’aura pas les mêmes
conséquences psychiques si la personne se sent valorisée dans des activités extra-professionnelles
ou si la personne pense que son chômage entraînera l’éclatement de sa famille.
Les personnes qui sont en demande d’insertion professionnelle sentent, parfois
clairement, parfois confusément, que leur souhait d’intégration professionnelle
est entravé par des actes ou des attitudes qui les conduisent systématiquement
à l’échec. En effet, cela peut
être dû à la réalité d’un
quotidien de travail, à des difficultés éprouvées concrètement (sur le rythme
ou les horaires, sur les relations avec la hiérarchie ou les collègues…) ainsi que à des difficultés qui relèvent de la personne et de son
histoire personnelle qui peut affecter
les interactions avec les autres et constituer un blocage dans le
domaine professionnel.
Donner sa juste place au handicap est important, ne pas le cacher ou
le mettre en avant, s’interroger sur
la place qu’il occupe, ce qu’il représente, les exigences que la
personne ne pourra pas assumer, les
revendications qui peuvent
être mal vécues par l’entreprise, mais qui peuvent être aussi un moteur pour la personne ; une agressivité
exprimée qui peut refléter une
demande de compensation pour des carences affectives ou des traumatismes subis
et vécus, qui n’ont rien à voir avec le travail....Certaines de ces
manifestations, qui s’expliquent au regard du vécu personnel, entravent
l’aboutissement d’une insertion professionnelle souhaitée.
Un jeune en difficulté peut-il s’en sortir, dépasser son handicap
psychique ?
Lâcher ses freins intérieurs, sortir des situations de blocage, que ce soit
sur le plan relationnel, affectif, professionnel et même existentiel, demande
tout d'abord de bien prendre conscience combien les pensées que nous
entretenons dans notre mental peuvent nous influencer. Des
"pensées-histoires" que nous prenons pour la réalité, des pensées ruminantes qui sont nourries
par la peur : peur du regard
des autres, peur de manquer de ceci ou de cela, peur de ne pas être à la
hauteur, peur de souffrir... Or ce sont des peurs qui, dans 95% des cas, ne sont pas du tout
fondées et qui sont simplement alimentées par l'actualité souvent mouvementée
du management et de la productivité.
Dépasser ses blocages et handicaps demande d'entreprendre un véritable
travail sur soi. C’est la raison pour laquelle, par une réflexion sur la place du travail et du
handicap, ainsi que de ce qu’ils représentent, la personne doit être
accompagnée pour penser son insertion : comment faire pour que des
paramètres non choisis (lieu de travail, horaires, responsable, collègues…) ne
deviennent pas des contraintes insurmontables, comment se conformer à un
certain nombre d’exigences inhérentes au monde du travail ?
Par ailleurs, les psychothérapies, pour les cas les plus rebelles,
disposent de tout un arsenal d'outils pour aider la personne à sortir de ses
blocages et à mettre en place des comportements différents. Il existe aussi
toutes sortes de stages de développement personnel fort
utiles pour apprendre à dépasser ses inhibitions et autres freins intérieurs, à
gagner en confiance en soi, à développer l'estime de soi nécessaire à une
meilleure affirmation de soi : celle qui conduit à la liberté intérieure et
donc à l'épanouissement de soi, et qui pourra alors garantir une vie
professionnelle satisfaisante. Ainsi,
l’accompagnement psychologique des jeunes en recherche d’emploi, l’évaluation
approfondie, le bilan d’orientation, les conseils en relation avec l’adaptation
de poste, la mobilisation et le suivi d’une démarche de
pré-insertion, est un appui qui doit être pris en considération par les
structures d’insertion et celles d’aide à l’insertion
professionnelle.
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